vendredi 6 juillet 2018

Songs for Flora [VA001]

NOTE : Cet article a été entamé il y a 4 ans. Jamais terminé, faute de temps et de motivation. D'autres projets sont venus depuis mettant à la marge le projet BAISTOPHE, tué dans son deuxième oeuf.
Jamais terminé, mais commencé quand même. Alors, tant qu'à faire, autant le publier quand même...


Ceci est un repost et, je me souviens (pas dûr), c'était il y a 5 ans... Eh oui, déjà.

Ma fille venait tout juste de naître. Pour célébrer l'événement, je m'étais mis en tête de lui confectionner une compilation de titres susceptible d'accompagner ses siestes avec certains de mes artistes préférés.


Je me suis donc lancé dans la recherche minutieuse de titres vraiment TRÈS calmes. Pour certains, cela tombait comme une évidence. Pour d'autres, par contre, il m'a fallu me plonger dans une discographie parfois riche et souvent dans celle - moins connue - de l'artiste.

Bref, (re)voici donc cette compilation, à peine retouchée : juste une pochette recto-verso actualisée. Une simple pochette qui, une fois repliée servira simplement de pochette telle qu'elles sont pour les compilations que l'on trouve en bonus des magazines rock que nous achetons tous...



LES TITRES :

1. Frosti (Björk)
issu de Vespertine (2001)
Quoi de mieux de commencer cet hommage à un nouveau-né par la mélodie si agréable d'une boîte à musique. Qui plus est composée par Mademoiselle Björk !

2. How Can I Tell You (Cat Stevens)
issu de Teaser And The Firecat (1971)
Teaser And The Firecat est un si bon album qu'à avoir Baistophé Cat Stevens, tous les titres auraient pu y passer. À vrai dire, je ne me souviens plus si je l'avais gardé ou non (il sera de toute façon retraité, en temps voulu) mais c'est un des tous premiers titres que j'aie trouvé pour cette compilation et probablement le titre qui colle le mieux au thème.

3. I Had A King (Joni Mitchell)
issu de Song To A Seagull (1968)


4. Bron-Yr-Aur (Led Zeppelin)
issu de Physical Graffiti (1975)

5. Close Cover (Wim Mertens)
issu de Struggle For Pleasure (1983)

6. Staraflur (Sigur Ros)
issu de Agaetis Birjun (2000)

7. End Of May (Keren Ann)
issu de Not Going Anywhere (2003)

8. Guinnevere (David Crosby)
issu de Crosby Stills & Nash (1969)

9. I'm Still Here (Kula Shaker)
issu de Peasants Pigs & Astronauts (1998)

10. Love In The Darkness (Offering)
 issu d'Offering I-II (1986)

11. Prelude : Song Of The Gulls (King Crimson)
issu d'Island (1971)

12. Wond'ring Aloud (Jethro Tull)
issu d'Aqualung (1971)

13. Dream Life (Adrian Belew)
issu de The Acoustic (1993)

14. While My Guitar Gently Weeps [George Harison's Demo] (The Beatles)
issu d'Anthology 3 (1996)

15. Lullabye (Camel)
issu de The Single Factor (1982)

16. Christopher Robin (Melanie)
issu de Born To Be (1968)

17. The Woman With No Shadow (The Flower Kings)
issu du CD Bonus de The Rainmaker (2001)

18. Indus (Dead Can Dance)
issu de Spiritchaser (1996)

19. Albatross (Peter Green's Fleetwood Mac)
single (1968)

20. Les Amis (François de Roubaix)
issu de Les Amis (1971)

21. Kimiad (Alan Stivell)
issu de Chemins de Terre (1973)




mardi 17 juin 2014

(005) ALVIN LEE (1973-2012)





Tout d'abord, je souhaite présenter toutes mes excuses pour cette très longue absence. En effet, à peine commencé, l'aventure s'arrêtait déjà. Comme vous avez probablement pu le constater, j'ai rencontré quelques soucis technique. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, suite au problème technique a eu lieu un nouveau problème technique. Celui-ci n'étant pas entièrement réglé, le cours des événements continuera bien mais à une cadence moins bien importante qu'à l'accoutumée... Je pense que le plus simple sera de me racheter un ordinateur neuf, mais ce n'est pas prévu pour demain, donc, on patientera patiemment...

DONC


La suite était évidemment logique. À vrai dire, les deux avaient été projetés en même temps, l'an dernier, et puis je n'avais pas été jusqu'au bout. L'envie de m'y remettre a évidemment été l'une des premières initiatives de nouveau Baistophe coïncidant avec la réouverture de ce blog.



La carrière d'Alvin Lee en dehors de Ten Years After n'est pas à négliger. La discographie est bien étoffée et, même si la gloire du guitariste-chanteur est derrière lui, une plongée dans sa carrière solo mérite à plus d'un titre qu'on s'y attèle.

D'une part par une prise de liberté, certes modérée, vis à vis du cadre Ten Years After : Lee emprunte des traverses qu'il a trop peu prises avec son groupe allant de l'Americana au simple Hard Rock, en passant par du simple Rock'n'Roll bien rétro. Des genres qu'il a certes chatouillés de plus ou moins loin avec ses trois ex-comparses, mais qu'il a su approfondir au fil des albums et des années suivants.

N'en déplaise à ses détracteurs : Ten Years After, c'était Alvin Lee. On le sent bien sur l'ensemble de sa carrière solo, malgré une identité musicale différente. Malgré tout le talent de Chick, Léo et Ric, TYA, c'était une voix et une guitare, celles d'Alvin Lee.

Comment expliquer alors le moindre succès de l'homme seul ? Plusieurs raisons : sa carrière solo a réellement débuté dans la deuxième moitié des années 70, à une époque où tout ce qui avait été enregistré dans la première partie de la décennie commençait à être rejetée. Ensuite, bien qu'il ait un immense talent, sa fibre inspiratrice n'était pas aussi prolifique qu'avant. Il a néanmoins su, au long des ans, distiller une musique devenue désuète aux yeux d'un public 80's sans jamais basculer dans la facilité et dans la redite. En dehors de son album About Time avec Ten Years After et de son Detroit Diesel il n'aura jamais succombé à l'odieuse mode des atroces son balbutiant des synthés et autres boîtes à rythme caractéristiques de cette maudite décennie.

Alvin Lee, en solo, je ne l'ai découvert que sur le tard. J'avais bien son fameux double live In Flight, mais le reste de sa discographie m'était resté complètement inconnue pendant quelques années. La chance de trouver certains de ses meilleurs albums en brocante m'ont permis de croire que la source ne s'était pas tarie en 1974. Ce Baistophe tentera de vous prouver que je n'avais pas tord.


LES TITRES
1. Too Much

2. Ain't Nothing Shakin'

3. Stealin'

4. On The Road To Freedom

5. Ain't Nobody

6. Back In '69

7. Detroit Diesel

8. A Little Bit Of Love

9. One Lonely Hour

10. Ride My Train

11. Time And Space

12. The Squeeze

13. Somebody Callin' Me

14. Fool No More

15. It's A Gaz

16. Sooner Or Later

17. I'm Writing You A Letter

18. The Bluest Blues




LES ALBUMS

EN STUDIO :

1. Ride On * (1980) - 4,0/5
2. Pump Iron (1976) - 4,0/5
3. Rocket Fuel (1978) - 3,5/5
4. On The Road To Freedom (1973) - 3,5/5
5. Saguitar (2007) - 3,5/5
6. Still On The Road To Freedom (2012) - 3,5/5
7. RX5 (1981) - 3,5/5
8. Nineteen Ninety Nine [aka Keep On Rockin'] (1994) - 3,0/5
9. Let It Rock (1978) - 3,0/5
10. Freefall (1980) - 3,0/5
11. In Tennessee (2004) - 3,0/5
12. Detroit Diesel (1986) - 2,5/5
13. Zoom (1992) - 2,5/5


EN LIVE :

1. Ride On * (1980) - 4,0/5
2. Live At Rockpalast (2013) - 3,5/5
3. The Last Concert (2013) - 3,5/5

4. In Flight (1974) - 3,5/5
5. Live In Vienna (1996) - 3,0/5


(* = l'album Ride On est en effet semi studio, semi live)

CETTE COMPILATION N'ÉTANT PAS OFFICIELLE VOUS POUVEZ NÉANMOINS ACHETER (SI VOUS VOULEZ EN RESTER À UNE COMPIL') : Les compilations existent autour d'Alvin Lee seul, et elles sont même assez souvent des doubles CD, ce que j'avais décidé de ne pas faire, même si mon premier égrenage dépassait les 2h40. Globalement, le choix de l'une ou l'autre (je parle principalement de The Anthology 2004 et de The Best Of 2012 ) est assez judicieux. Évitez les compilations couplées carrière solo / TYA, cela dénature le travail de l'une et l'autre partie de sa carrière...


EN ÉCOUTE

samedi 22 mars 2014

(004) TEN YEARS AFTER (1967-2008)


L'aventure Ten Years After n'est pas terminée mais il était grand temps de fermer le dossier. J'ai refait ce Baistophe au lendemain du décès d'Alvin Lee, l'an dernier. Ça été un choc terrible pour moi. Même si son actualité avait atteint les larges arrières-plans, Alvin avait représenté tant pour moi et sa mort a procuré en moi une vive émotion, bien plus encore que celle de Jon Lord ou de Ronnie James Dio. Même si, aujourd'hui, Ten Years After continue de tourner sans Alvin, ce groupe lui doit tout, car il en était l'attraction centrale.
Ten Years After était un des premiers groupes auxquels je me suis attardé. À l'époque, numéroté 032, la compilation originale n'était pas ratée, mais elle était imparfaite, en plusieurs points. Tout d'abord, j'en étais à mes premiers balbutiements et mon Baistophe, aussi passionné soit-il, était le résultat d'un amateurisme certain. Le choix des titres, certes, était très bon (et assez proche de celui-ci) mais le choix de l'évolution chronologique n'en faisait pas quelque chose de particulièrement nouveau. Par ailleurs le choix du titre de la compilation et l'élaboration de la pochette étaient on ne peut plus maladroits. Peu de choix dans les photos, pas d'inspiration dans le titre (même quand, comme c'était le cas quand on ne trouvait pas, il fallait piocher dans les titres sélectionnés), bref, le Baistophe Ten Years After était probablement le premier pour lequel j'ai été particulièrement insatisfait.

Pour ce Baistophe-ci, le choix du titre a été bien plus facile à trouver. J'ai en effet choisi le titre d'un morceau sélectionné (et qui ne l'était pas à l'époque du vieux blog). Un titre qui collait parfaitement à Alvin Lee. Tout le monde connait aujourd'hui sa rapidité de jeu. C'était pour moi comme une évidence. Il m'a donc suffit de trouver les images adéquates pour coller au titre...

La carrière - la première - de TYA a été très courte : de 1967 à 1974. Après, les reformations éphémères se sont multipliées : en 1983 d'abord au festival de Reading, puis en 1989 où le groupe a même enregistré un album, et enchainé sur une tournée qui a abouti sur un album live l'année suivante. Après cela, Lee ne retrouvera jamais les trois autres membres du groupe. Son caractère avait toujours été difficile. Fieffé bagarreur, il avait toujours été la cause des splits. Pour nous, la vie de TYA s'est terminé avec son ultime départ. Même l'arrivé du jeune Joe Gooch avait laissé perplexe. Pourtant, pour avoir assisté à un concert de cette dernière formation, j'ai été bluffé. Gooch n'a pas tenté d'imiter son prédécesseur et pourtant, il a parfaitement remplit la tache et le vide laissé, y compris en jouant les titres du glorieux passé du groupe, composés avant même sa naissance !

L'histoire de Ten Years After est-elle belle et bien terminée ? Ce n'est franchement pas certain. D'autres albums, même studio sont envisageable. Néanmoins, au regard de ce qui a été enregistré avec Joe Gooch, malgré tout le talent des 4 membres actuels, et tout l'intérêt que peuvent apporter leurs compositions, trop peu de titres ressortent de façon aussi marquantes que ceux enregistrés lors de leur premier septennat. Il y aura donc probablement d'autres albums du groupe (2 ? 3 ?) mais il est fort à parier que cela n'implique pas une modification majeure à ce Baistophe. C'est pourquoi j'ai décidé de boucler le dossier TYA.

LES TITRES

CD I

1. Good Morning Little Schoolgirl
 Issu de Ssssh (1969)
Comment commencer mieux qu'avec Good Morning Little Schoolgirl ? Certes, ce n'est pas un titre original du groupe mais, d'une part, l'interprétation y est très personnelle et fort bien aboutie, mais aussi ce titre apparaîtra longtemps dans les setlist de leurs concerts. Pour le bienfait de ce Baistophe, il m'a fallu allonger le titre à son début en lui ajoutant la fin du titre précédent sur l'album Ssssh et en lui mettant un fade in.

2. No Title
 Issu de Stonedhenge (1968)
No Title est un titre méconnu et pourtant, il est d'une richesse assez impressionnante. Sorte d'exercice de style, autour d'un même thème, trois, quatre atmosphères sont développées. L'ensemble même du titre, dans sa totalité, est d'une parfaite cohérence.

3. Portable People
Single issu de Alvin Lee & Co. (1972)
Alors que Ten Years After explose réellement avec les albums Cricklewood Green et surtout A Space In Time (tous deux sortis chez Chrysalis), Deram, sentant qu'ils ont laissé s'échapper un réel talent à la fin 1968, tente de surfer sur la vague du succès du groupe en sortant une compilation de titres inédits tous dignes d'un intérêt certain. Portable People a beau être un titre accessible dans l'immédiat, sa légèreté et sa simplicité sont d'une parfaite efficacité, comme c'est souvent le cas de titres similaires écrits par Alvin Lee (on le verra plus tard)

4. Hard Monkeys
Issu de A Space In Time (1971)
Un titres aux sonorités champêtres, estivales, et pourtant bien enlevé. Une des nombreuses preuves que TYA savait ne pas composer de titre monolithiques...

5. She Lies In The Morning
 Issu de Watt (1970)
Un titre pas forcément des plus marquants, mais qui témoigne de l'incroyable qualité de jeu de Ric Lee, à la batterie, même sur des constructions aussi classiques que celle-ci. L'intermède Jazzy, quoiqu'assez déstabilisant, est bienvenu par l'originalité qu'il apporte au morceau.

6. Convention Prevention
Issu de Rock'n'Roll Music To The World (1972)
Étonnamment écarté de la période dorée du groupe, R'n'R Music To The World est pour moi un des meilleurs albums du groupes et probablement mon favori (c'est pas celui-ci que j'ai découvert le groupe). À écouter cet album, ainsi que ce titres, on sent que la ferveur Rock'n'Roll a tendance à s'édulcorer (mais pas tant que ça en fait, si on y regarde à deux fois). On constate justement, au regard de ce titre, et de nombre de titres sélectionnés pour cette compilation que Ten Years After était un excellent groupe de Rock'n'Roll, certes, mais était probablement, et surtout, un bien meilleur groupe de Pop-Rock (dans un sens non péjoratif du terme). À penser que c'est complètement incompréhensible qu'un tel groupe n'ait pas eu plus de succès commercial !

7. She Keeps Walking
Issu de Evolution (2008)
Premier titre de la période Gooch. On sent ici que le groupe s'est centré sur une identité plus Blues Rock; somme toute moderne, et n'ayant pas tant à envier à quelqu'un comme Joe Bonamassa...

8. Goin' To Chicago
Issu de About Time (1989)
On atteint le gros creux de la vague. About Time est incontestablement le moins bon album du groupe. Créativité en berne et batterie électronique prédominante sur la plupart des titres (années 80 obligent). J'ai néanmoins réussi à sauver ce titre qui ne souffre pas de sa date de gestation, ni de la technologie qui était coutumière à l'époque. Certes, c'est l'un des moins bons albums du groupe, mais à le comparer avec les autres albums de 1989, nul doute qu'il n'était pas aussi détestable que cela...

9. I Don't Know That You Don't Know My Name
Issu de Ssssh (1969)
L'enchainement avec Goin' To Chicago a été pour moi, un réel supplice. La qualité de production de 1989 étant ce qu'elle est, prendre n'importe quelle autre titre pour l'enchainer relevait de l'inévitable défi auditif. L'intro acoustique de ce morceau m'a donc permis de ne pas trop rendre l'enchainement outrancier. Un très court titre, d'une légèreté printanière, dont la qualité d'écriture est à rapprocher de Portable People.

10. Working On The Road
Issu de Cricklewood Green (1970)
J'ADORE ce titre ! Son intro si reconnaissable, son rythme très équin, son refrain si bien vu (et pourtant si, à première vue, inadapté au corps du titre) et sa cadence bien emmenée (qui sera même accélérée en live). Working On The Road est, pour moi, un des plus grands sommets de Ten Years After

11. Speed Kills
Issu de Stonedhenge (1968)
Un titre qui a certes un poil vieilli au regard des autres titres de la sélection. Il emboite parfaitement le pas à Working On The Road, comme si - OUI ! - on pouvait aller encore plus vite.

12. I'm Goin' Home (Live In Woodstock)
Issu de Woodstock 40 (Various Artists 1969/2009)
Plus vite ? Oui, Alvin l'a toujours pu. Comment aurait-je pu faire cette compilation sans inclure ce monument. Ce titre qui a fait la gloire de Ten Years After et surtout de son frontman. Quelle impressionnante prestation (regardez-la en vidéo si vous ne l'avez jamais vu, c'est juste impressionnant de maitrise et d'entrain : étonnamment, scéniquement, c'est Leo Lyons qui impressionne le plus avec son jeu de basse si caractéristique. Je me suis toujours contraint de rester dans le cadre strict de l'enregistrement studio, mais dans le cas présent c'était purement et clairement impossible : le single était lui-même enregistré en live et n'avait clairement pas la même empreinte que cette version-ci qu'Alvin Lee ne surpassera jamais, ne faisant que de tenter de le rejouer à l'identique...


13. One Of These Days
Issu de A Space In Time (1971)
Un peu plus terre-à-terre que I'm Going Home (en même temps, ...) ce titre reste néanmoins un des morceaux marquants du groupe, qui s'aventure assez peu, finalement, dans un blues pur. Celui-ci est d'ailleurs édulcoré par un rock low-tempo du meilleur effet.

14. Love Like A Man
Issu de Cricklewood Green (1970)
Encore un titre majeur. Reconnaissable par son riff si inédit. Le single aura la particularité de réunir deux versions de ce titre, l'une en studio (la même version que sur l'album) et l'autre en live (enregistré au Fillmore en 1970). Bien plus longue (8 minutes), cette version live se jouait, sur la face B de ce 45 tours à la vitesse d'un 33 tours !


CD II

1. Over The Hill
Issu de A Space In Time (1971)
Unique morceau du groupe où joue un quatuor à cordes. On ne peut pas dire que Ten Years After était un groupe symphonique mais, par ce titre, ils montrent qu'ils auraient pu en chatouiller le projet

2. You Give Me Loving
Issu de Rock'n'Roll Music To The World (1972)
Le titre d'ouverture de l'album Rock'n'Roll Music To The World montre une nouvelle direction artistique du groupe. Changement très peu radical mais qui a fait s'éloigner certains fans de la première heure de l'actualité du groupe. Eux voulaient probablement encore plus de guitare, Lee, lui, a voulu se focaliser avant tout sur la composition. Sage décision à mon avis. Peut-être n'ont-il pas non plus apprécié l'arrivé du synthétiseur... Même si TYA est un groupe de Rock / Blues-Rock, ils ont eu quelques passage plus Jazzies (notamment l'album live Undead). Le présent titre présente lui aussi une échappé Jazzie.

3. A Hundred Miles High
Issu de Ten Years After Now (2004)
Titre de la période Gooch qui n'est pas sans évoquer, par ses sonorités, un titre comme Pride And Joy (de Coverdale/Page) et par ses ambiance, étonnamment, plus aux Strange Sensation de Robert Plant (pour les passages calmes) ou encore une fois, à Joe Bonamassa.

4. Positive Vibrations
Issu de Positive Vibrations (1974)
Positive Vibrations a été longtemps oublié des rééditions CD. Certes moins bon, il ne manque cependant pas d'intérêt. L'ambiance dans le studio était plutôt à la castagne, ce qui explique un moins grand engouement pour la composition et, donc, des titres moins aboutis. L'album dans son ensemble reste bon, mais difficile d'en sortir un titre qui tienne à lui seul la route. Le titre éponyme joue très bien ce rôle.

5. Two Time Mama
Issu de Ssssh (1969)
La bande à Lee est coutumière de ces titres légers mais à l'impact certain. On en a déjà vu depuis le début de ce Baistophe. Il ne fait donc pas exception.

6. I'm Coming Home
Issu de Watt (1970)
Il y a quelque chose qui me dérange dans Watt : il est au centre de la golden era du groupe (1969-1972) et pourtant, il peine à mériter sa place dans cette ère. Très inégal, il oscille entre l'excellent et l'anecdotique (ce dont ne souffrent pas les autres albums, plus homogènes). I'm Coming Home tient, lui, le haut du pavé.

7. Help Me
Issu de Ten Years After (1967)
Au même titre que No Title ou Hear Me Calling, Help Me est un blues lourd et progressif d'une puissance que les deux autres n'égalent que rarement.

8. Hear Me Calling
Titre de Stonedhenge (1968) version single issue de Alvin Lee & Co (1972)
Hear Me Calling, justement, s'enchaine parfaitement avec Help Me. Malgré quelques similarités, ils sont clairement différents. Un titre qui prend toute sa puissance en live. Slade en a fait une excellent version, justement, sur leur album Alive !

9. I'd Love To Change The World
Issu de A Space In Time (1971)
A lire les paroles des chansons de Ten Years After, on remarque aisément que l'engagement politique n'est pas de mise, notamment sur un point de vue artistique. Exception faite de I'd Love To Change The World, délicieusement naïf et utopique, mais si excellemment orchestré.

10. Standing At The Station
Issu de Rock'n'Roll Music To The World (1972)
Assurément mon titre préféré de l'album d'où il est tiré. Superberment construit autour d'une évolution inexorable vers des hautes sphères. Flirtant presque, même, avec le Space Rock, son passage rapide est des plus efficaces.

11. As The Sun Still Burns Away
Issu de Cricklewood Green (1970)
Un titre qui souffre un peu trop de la comparaison avec Love Like A Man par la ressemblance entre leur riff respectif. Pourtant, la construction, elle aussi, sur une simple montée en puissance en fait un titre, à mon goût incontournable.


12. I Can't Keep From Cryin' Sometimes (incl. Extension On One Chord)  Live In Frankfurter
Westfallenhalle
Issu de Recorded Live (1973). Version studio disponible sur Ten Years After (1967)
Si vous avez aimé I'm Going Home, attendez vous à être complètement bluffé par ce titre. Là aussi, j'ai fait une entorse sur le "no-live", mais il le fallait. D'une part parce que la version studio (de 1967) a pris nettement de l'âge, et d'autre part, ce titre brille avant tout par la longue improvisation mi-Jazz, mi-Jam qui dure plus de 10 minutes. Alvin Lee y torture sa guitare et montre la totalité de ses talents de guitariste, pas seulement sa vélocité. Le premier solo est joué sur un unique accord. Le second, plus dans une veine Jazzy, prépare ce qui va suivre, entre torturage de cordes, taping du meilleur effet et autre clin d’œil à d'autre standards du Rock, comme c'était déjà le cas sur I'm Going Home. Puis, il dérègle sa corde la plus grave pour faire descendre les notes dans les plus profondes abysses, opérant, ainsi, pour un retour à la normal, la plus impressionnante montée en puissance jamais entendue dans l'histoire du Rock.

13. I've Been There Too
Issu de A Space In Time (1971)
Après une telle tempête, il était bon de clore le Baistophe de Ten Years After par quelque chose de calme. En partie calme, cependant, car le refrain réveille, lui, un peu l'ardeur des musiciens. Un peu seulement : il fallait finir en douceur.





EN STUDIO

1. A Space In Time (1971) - 4.5/5
2. Cricklewood Green (1970) - 4/5
3. Rock'n'Roll Music To The World (1972) - 4/5
4. Ssssh (1969) - 3.5/5
5. Stonedhenge (1968) - 3.5/5
6. Watt (1970) - 3/5
7. Alvin Lee & Co (1972) - 3/5
8. Ten Years After (1967) - 3/5
9. Evolution (2008) - 3/5
10. Positive Vibrations (1974) - 2.5/5
11. Ten Years After Now (2004) - 2.5/5
12. About Time (1989) - 2/5

EN LIVE

1. Recorded Live (1973) - 4.5/5
2. Live At Fillmore East 1970 (2003) - 4/5
3. Live At Reading 1983 (1990) - 3.5/5
4. Roadworks (2005) - 3.5/5
5. One Night Jammed (2003) - 3/5
6. Undead (1968) - 2.5/5
7. Live 1990 (1993) - 2/5

CETTE COMPILATION N'ÉTANT PAS OFFICIELLE VOUS POUVEZ NÉANMOINS ACHETER (SI VOUS VOULEZ EN RESTER À UNE COMPIL') :
Étonnamment, Très peu de compilations sont convaincante et, évidemment, quasiment aucune ne recouvre les deux époque (Deram 1967-1969 et Chrysalis 1969-1974), et toutes s'arrêtent au premier split (ça c'est moins étonnant). Les sélections, elles, sont encore plus surprenantes, occultant systématiquement des titres essentiels, probablement à cause de leur longueur. Néanmoins, si, la mort dans l'âme, vous vouliez absolument avoir une compilation officielle de Ten Years After, la moins pire serait The Essential, sortie en 1991, mais, même elle, je la trouve peu convaincante. À la rigueur, si vous voulez un excellent Best Of, prenez un live, et le meilleur, vous ne serez pas déçus.


samedi 15 mars 2014

(003) THE POLICE (1977-1986)




Là, vous allez me dire "tu exagères, encore un groupe connu... en plus de tout le monde celui-ci" et vous n'aurez pas entièrement tort. Cependant, à mon corps défendant, vous pourrez regarder en long, en large et en travers feu Baistophe (le bien nommé numéro 1), vous ne trouverez pas de Baistophe de la bande à Sting.

(part vite fait vérifier que ...)

Ah ben si en fait, il a déjà été fait, mais à la toute fin, là où je n'y avait plus vraiment d'envie. Le numéro 417 devient donc le numéro 003.



À l'époque, c'était l'ami Jeb-E-Diah (alias StefanFromParis, alias AliBaba, alias le Zornophage, alias Bluesman, alias ...) qui s'était chargé de réunir ce qu'il avait considéré de plus mémorable du groupe (giro)phare des années 80. Vous l'aurez donc constaté, ce n'est donc pas par pur esprit de concurrence ni par simple désintérêt de son travail que je me suis lancé à l'aventure Police.
Il faut néanmoins que je vous dise que même si j'étais heureux de voir des artistes que j'aime être baistophés par d'autres de mes comparses, j'admets que j'aurais davantage aimé m'en charger moi-même, comme, inversement, ce fut le cas de Stefan pour les miennes. D'ailleurs, n'a-t-il pas proposé une compilation alternative à mon Beatles ? Très bonne au demeurant... De toute façon, pour bien faire, la meilleure compilation des Beatles, c'est leur intégrale...

Mais revenons à nos moutons... ou plutôt à nos poulets. Ce ne sont pas de branques, les zigs. Hola non ! chacun a déjà bourlingué par le passé, globalement dans des groupes de Fusion, voire de Rock à tendances Jazz/Porgressive. On pense en premier lieu à Stewart Copeland qui, avant d'intégrer le groupe, séjournera une paire d'années au sein de Curved Air.

Bref, de 1977 à 1986, le trio, aussi virtuose soit-il, saura glaner les méandres de la pop musique sans réellement trop basculer dans la facilité. Car en effet, aussi simple leur musique puisse paraître, la composition y est pourtant écrite avec une richesse et une précision inouïe. Il suffit d'ailleurs d'en écouter les versions live sur la vidéo Around The World (voir plus bas) pour se rendre compte que derrière le groupe pop Police, se cache avant tout un groupe de Jazz-Rock

Ils ont tout compris, les trois. Ils ont pris au bon moment ce qui marchait le mieux : le Reggae et le Punk et il les ont mélangés avant tout le monde pour en faire quelque chose de nouveau. Certain que ça a emboîté le pas à tous ces groupes de ska anglais qui ont émergé à la fin des années 70.

Je ne m'étalerai donc pas sur la carrière de Police que tout le monde pense connaître tant leur tubologie est immense. Il s'agit d'ailleurs d'un des rares groupes à la carrière très courte (seulement 5 albums en 9 ans) dont un Greatest Hits (la réunion des singles, à opposer aux best ofs qui reprennent vraiment les meilleurs titres) peut durer plus d'une heure et être quasiment irréprochable.

Irréprochable, ce n'est pas franchement le compliment que l'on pourrait faire aux majors qui les ont compilés. Souvent ils ont repris la même sélection (les singles, donc) parfois même dans le même ordre mais en ne changeant que la pochette pour réactualiser le truc. Personne n'a pensé, en dehors de moi (et de Stefan, donc), à aller voir un peu ce qui s'était fait, en dehors de ces tubes, pendant ces 9 années. Je trouve ça dingue. Pas vous ?



LES TITRES

1. Dead End Job
Face B (1978) issu du coffret Message In A Box
Départ en fanfare avec ce titre qu'on classera presque dans le punk, mais sans guitare (!). Guitare qui apparaît seulement à la fin avec quelques effets space

2. Bring On The night
Issu de Reggatta de Blanc (1979)
Un premier titre qui aurait dû, bien plus que d'autres du groupe, être mis en avant. C'est de l'excellent reggae-pop avec un refrain pour le moins efficace.

3. De Do Do Do, De Da Da Da
Issu de Zenyatta Mondatta (1980)
Souvent détesté par les fans du groupe (et les autres), il est souvent moqué à cause de son titre planplan. Pourtant les arrangements sont plutôt très bons. Et puis, pour moi, c'est un peu une madeleine de Proust.

4. Walking On The Moon
Issu de Reggatta De Blanc (1979)
Un tube qui a mérité de l'être. Le titre n'est pas gratuitement simple et ne se base pas sur un rythme éculé.

5. Demolition Man
Issu de Ghost In The Machine (1982)
Ghost In The Machine n'est pas nécessairement le meilleur album du groupe. Néanmoins, il laisse apparaître quelques bons titres, et pas que des singles, comme ce titre dans un esprit un peu ska qui, si je ne m'abuse a été utilisé pour le film du même nom.

6. Nothing Achieving
Face B (1977) issu du coffret Message In A Box
Un des premiers titres enregistrés par le trio. C'est du pur punk, à la limite même d'un Motörhead !

7. So Lonely
Issu d'Outlandos D'Amour (1978)
Troisième tube sauvé de ma sélection. Il faut dire que le premier album, aussi bon soit-il, a été intélligement illustré par les singles qu'il fallait.

8. Every Little Thing She Does Is Magic
Issu de Ghost In The Machine (1982)
Bon tube pop assez dynamique dans le refrain et - surtout - dont la progression finale est savamment orchestrée.

9. Synchronicity I
Issu de Synchronicity (1986)
Titre qui ouvre l'album. C'est un très bon thème qui pourrait se passer de texte. Le début me fait d'ailleurs un peu penser à du Goblin, ou du Vangelis. Le II n'a pas été gardé pour cette compilation.

10. Don't Stand So Close To Me
Issu de Zenyatta Mondatta (1980)
Etonnamment, j'ai tendance à le confondre avec "Can't Stand Losing You". Allez savoir pourquoi...

11. Roxanne
Issu d'Outlandos d'Amour (1978)
Il fallait absolument que ce titre figure sur cette compil'. Mes proches sauront pourquoi. Et puis en plus, c'est un très bon titre...

12. The Bed's Too Big Without You
Issu de Reggatta de Blanc (1979)
Probablement le plus reggae de tous les titres de Police. J'ai beau ne pas être fan du genre, j'avoue qu'ils ont joliment capté l'esprit de cette musique, probablement mieux que certains jamaïquains eux-mêmes....

13. Can't Stand Losing You
Issu d'Outlandos d'Amour (1978)
Etonnamment, j'ai tendance à le confondre avec Don't Stand So Close To Me. Allez savoir pourquoi... ^^

14. A Sermon
Inédit (1980) issu du coffret Message In A Box
Il s'agit de la face B de De Do Do Do De Da Da Da qui est, pour ma part, bien meilleur que la face A.

15. Message In The Bottle
Issu de Regatta de Blanc (1979)
Bon, ben je présente pas.

16. Driven To Tears
Issu de Zenyatta Mondatta (1980)
Un côté dub dans ce morceau avec une guitare un peu jazzy, dans la veine d'un Pat Metheny. Bien entrainant.

17. Spirits In The Material World
Issu de Ghost In The Machine (1982)
Encore un tubesque morceau que beaucoup de monde a surement oublié... Pourtant c'était pas compliqué, à en témoigner des trois seuls titres que j'ai gardés de cet albums pour cette compilation.

18. Peanuts
Issu d'Outlandos d'Amour (1978)
J'ai dit une connerie tout à l'heure, y a pas que des tubes qui ressortent de cet album. Bon, ça aurait peut-être pu faire le Top ... au Royaume Uni (c'était la mode punk à l'époque). En France bien-pensante et Giscardienne, un peu moins...

19. Flexible Strategies
Face B (1981) issu de Message In A Box
Un titre qui surprendra les amateurs du groupe "au premier degré". Ceux qui connaissent la carrière des membres avant l'aventure Police, le seront moins. C'est un peu une jam improvisatoire.

20. I Burn For You
Inédit (1982) issu de Message In A Box
Pour finir, un titre issu du film "Pierre qui brûle" (Brimstone and Treacle) de 1982. On sent la touche Sting poindre le bout de son nez...





LES ALBUMS



LES TOP

EN STUDIO

1. Outlandos d'Amour (1978) 4/5 
2. Zenyatta Mondatta (1980) 3,5/5 
3. Reggatta de Blanc (1979) 3,5/5 
4. Ghost In The Machine (1982) 2,5/5 
5. Sinchronicity (1986) 2/5  

Message In The Box est un coffret réunissant l'intégrale du groupe, albums, singles, B Sides, titres inédits, version live. 

EN LIVE

Pour les live (il y en a deux), je n'ai écouté que le premier, réunissant des prestations s'étalant de 1979 à 1986, qui ne m'a pas convaincu.
Le second, qui correspond à leur come-back tirroir-caisse de 2008 n'a pas eu très grande presse. J'avoue ne pas avoir pris le courage d'y jeter une oreille.

Pourtant, j'avais auparavant vu un rockumentaire (Around The World) sur eux où les prestations live montraient un groupe très bon. En voici la première partie :

CETTE COMPILATION N'ÉTANT PAS OFFICIELLE VOUS POUVEZ NÉANMOINS ACHETER (SI VOUS VOULEZ EN RESTER À UNE COMPIL') :
Énormément de compilations sont sorties du groupes, toutes très semblable. Pas surprenant : ayant sorti un nombre impressionnant de singles et presque autant de tubes, le simple fait de réunir ces tubes constitue en soit déjà une excellente compilation car, d'une part, Police a très bien choisi ses singles et d'autre part parce que ces tubes sont tous très bons. N'importe quelle compilation pourra donc faire l'affaire. Je mets néanmoins en avant la compilation Every Breath You Take.


EN ÉCOUTE

lundi 10 mars 2014

(002) BARCLAY JAMES HARVEST (1967-1997)

Voici un groupe qui a déjà eu les honneurs de Baistophe. Après écoute de certains des derniers albums, j'avais constaté que ma sélection avait peu ou prou été un peu hâtive. Par la même occasion, j'ai constaté que la période "Harvest" (1967-1973) - même si, intrinsèquement, je trouve qu'elle est largement au-dessus du lot - était pondérément surreprésentée. Pour finir, le Baistophe version 1.0 suivait une logique chronologique que je trouve préjudiciable à l'ensemble même d'une compilation dans le sens ou les années fastes et creuses se ressentent considérablement. Il me fallait donc mélanger tout ça et en faire une sélection homogène aux enchaînements les plus logiques.

J'ai découvert BJH sur les cassettes enregistrées de mon beau-frère. À l'époque, le piratage se pratiquait sans tabou, l'État ne cherchait pas à se mettre derrière chacun de nous pour nous taper dessus pour le moindre pet de travers au nom de la sacro-sainte démocratie et, surtout, les ventes officielles ne chutaient pourtant pas. À cette époque, je n'ai pas encore trop bien compris le prestige qui entourait ce groupe. Il faut dire que nombre de compilations faites sur eux se focalisent sur la période Polydor (1974-...), une période où le groupe édulcore son prog et tend à devenir un groupe pop planant (voire chiant par moments, il faut bien l'avouer).
C'est en tombant sur l'excellente compilation The Harvest Years (1991), une sélection de leurs premiers titres sur 2CD, que j'ai alors bien mieux compris l'intérêt de se pencher sur le cas Barclay James Harvest. La question était de savoir pourquoi un tel revirement artistique aussi abrupt ? Les guitares étaient presque devenues persona non grata dans la seconde partie de leur carrière (leur conférant cette sonorité pop).
L'explication n'est pas artistique, mais financière : en 1973, le groupe coûte bien trop cher à sa maison de disque, EMI (qui possède Harvest). Leurs enregistrements avec orchestre, leurs shows dispendieux et le manque de succès commercial poussent le label à leur montrer la porte de sortie. Réfugiés chez Polydor, le budget était considérablement rogné et il fallait bien faire avec. La grandiloquence et l'ambition artistique du début se sont donc brutalement transformée en modération artistique. Le changement de style est franc, même si l'album transitionnel Every One Is Everybody Else (sorti chez Polydor) flirte encore avec des compositions dignes de la première époque, repensées pour un orchestre de 4 personnes.

Étonnamment, c'est dans les années 80 qu'ils auront le plus de succès, notamment en Allemagne, et avant tout grâce à un concert mythique joué au pied de la porte de Brandebourg, où le public de Berlin Ouest assiste au concert, tout autant que celui de Berlin Est, de l'autre côté du mur. Le Symbolisme a été poussé quand, en 1988, le groupe se produira, cette fois-ci, de l'autre cpoté du mur (album Glasnost, 1988).
Barclay James Harvest aura donc eu du succès plus pour ce qu'il a représenté (un acte parmi tant d'autre dans le processus de réunification de l'Allemagne) que pour son talent artistique, pourtant certain. Aussi, il est plus facile, maintenant, de comprendre pourquoi c'est la période la plus creuse du groupe qui surnage dans la plupart des articles qui leur est consacré, ou les compilations.
Ainsi, il est grand temps de remettre ce groupe au niveau (aussi modeste soit-il) qu'il mérite en réunissant les deux époques dans ce Baistophe que je vous ai donc reconcocté. Une compilation que vous ne verrez donc nulle part ailleurs !

Je me suis réduit à m'arrêter au dernier album de BJH. En effet, après River Of Dreams (1997), le groupe ne s'est pas réellement séparé (pas vraiment de querelles internes) mais chacun y est allé de sa carrière solo, en utilisant à leur escient le nom de leur groupe d'origine. Aussi, à partir de l'an 2000, vous verrez la présence de deux Barclay James Harvest : l'un nommé "Through The Eyes Of John Lees" et l'autre tout simplement nommé "Featuring Les Holroyd". Une différenciation qui laisse apparaître néanmoins une divergence artistique, Les Holroyd étant le plus mièvre des deux ; ça se ressent sur son album. Je n'ai donc rien pris de ces demi-BJH pour la simple raison que soit les titres sont des réenregistrements de vieux standards, soit la sauce prend moins (malgré une meilleur production) et puis que, finalement, je dois bien admettre qu'il y a bien assez de titres de la période post-Wooly Wolstenholme (1979-...)



LES TITRES

CD I :

1. Song For You
issu de l'album Time Honoured Ghosts (1975)
Le premier choix de cette sélection représente à lui seul la transition entre les deux époque. La première partie du titre, dans un esprit Pop/Rock Progressive résume bien les années passées auparavant et encore honorées sur le premier album Polydor Everyone Is Everybody Else. Ce titre ouvre aussi l'album Time Honoured Ghosts et montre bien que cette première époque est révolue. La seconde partie, dans un esprit plus pop éthérée montre le chemin à suivre désormais. Barclay James Harvest ne s'en écartera maintenant que trop peu...

2. Ra
issu de l'album Octoberon (1976)
Octoberon est très certainement l'album le plus sous-estimé du groupe. Pas que les titres y soient bien meilleurs qu'ailleurs (quoique si on se restreint à la seconde époque...), mais que dans sont entièreté, il est d'une parfaite régularité qualitative sur toute sa longueur. Ra est un parfait compromis entre chanson pop et esprit progressif, chose que Supertramp (dont j'ai emprunté le titre du deuxième album pour le titre de cette compilation) ont si bien réussi et que, finalement, BJH pas tant que ça...

3. Fifties Child
issu de l'album Ring Of Changes (1982)
Comme je l'ai dit en introduction, après le départ de Wooly Wolstenholme (le claviériste), la qualité d'écriture est en chute libre et, années 80 aidant, il n'est pas difficile de comprendre que les albums sont majoritairement remplis de titres assez quelconques, formatés pour la radio et rythmiquement un poil trop mécanique. Quelques sursauts d'orgueil surnagent notamment ici avec un retour au symphonisme et un titre qui n'est pas sans rappeler Free As A Bird (encore Supertramp, mais sorti 5 ans plus tard)

4 & 5. The Poet / After The Day
issu de l'album And Other Short Stories (1972)
Deux titres indissociables l'un de l'autre tant leur enchainement est évidemment. Pourtant l'atmosphère y est si différent : léger et philharmonique pour le premier, plus pesant, rock pour le second. C'est d'ailleurs pour cette raison que cette doublette fait aussi bon effet !

6. Dark Now My Sky
issu de l'album Barclay James Harvest (1970)
À mon humble avis le masterpiece du groupe. Le titre, à l'origine composé sur 3 minutes a finalement été étoffé d'un final que n'est pas sans rappeler celui de A Saucerful Of Secrets (de Pink Floyd) mais surtout d'un monologue initiale aux allures très shakespearienne. Le résultat final est un embryon d'opéra-rock du meilleur effet.

7. Breathless
Face B  issue des bonus de Baby James Harvest (1973)
Instrumental sorti tardivement sur album (les compilations  The BestOf fin 70s puis The Harvest Years (oui, encore) et finalement en bonus track sur Baby James Harvest. Ce titre est somme toute assez anecdotique par sa simplicité d'écriture mais sa basse mise en avant et ce côté plutôt enjoué lui confèrent une certaine sympathie. Un titre qui ferait parfaitement office de générique d'émission.

8. She Said
issu de l'album Once Again (1971)
Une certaine dramatique, plutôt mélancolique ressort de ce titre à l'intermède flûté.

9. Child Of The Universe
version single issu des bonus de Time Honoured Ghosts (1975)
version album disponible sur Every One Is Everybody Else (1974)
Bien qu'écrit tôt (1974), ce titre préfigure déjà le son des années 80. Un titre pop simple, mais au refrain efficace. La version single a été choisie ici simplement parce que plus court (donc plus pratique pour clôturer l'album aux forceps.

10. Leper's Song
issu de l'album Gone To Earth (1977)
Gone To Earth, à l'inverse de Octoberon est probablement le plus surestimé de la discographie. Poussif et mou du genou, même le tube de l'album, Hymn, n'a pas été sélectionné sur cette compilation. Leper's Song est loin d'être un chef d’œuvre mais permet de compléter ce Baistophe en ne faisant pas l'impasse sur cet album et surtout en complétant l'éventail artistique du groupe.

11. Paper Wings
issu de l'album Every One Is Everybody Else (1974)
L'antisynthèse de Song For You : à l'inverse de ce dernier, le titre commence le titre calmement et finit de façon plus enlevée. Même si on a un peu envie de chanter "On dit que j'ai des belles gambette" sur ce passage final, force est de constater que ce morceau est plutôt bien construit et représente un des points d'orgue de l'album d'où il est tiré.

12. Song For Dying
issu de Once Again (1971)
Ce titre qui, à première écoute donne un poil envie de se pendre, tranche cependant dans le vrai. Des textes si forts menés par une composition au lyrisme unique en ont finalement fait un de mes titres favoris du groupe.

13. Taking Some Time On
issu de Barclay James Harvest (1970)
Un des premiers singles du groupe montre à quel point Barclay James Harvest tenait clairement bien la route dès le début. Un titre résolument pop à la singularité étonnante et; surtout, qui n'a pas tant vieilli que ça, au regard de certains autres, pourtant plus récents, mais si datés.

14. Medicine Man
version réenregistrée issue des bonus de And Other Short Stories (1972)
Le titre qui n'aura jamais réellement entièrement satisfait ses auteurs. Pourtant il est l'un des plus remarquables de tous. Ceci expliquant probablement cela. Ceci expliquant aussi pourquoi il a été réécrit plusieurs fois. C'est finalement dans cette version définitive, proche de la version issu sur le Live de 1974, que l'effet donne le plus de résultat : cette rythmique implacable, massive donne de l'inertie au morceau.

CD II :

1. Death Of A City
issu de l'album Turn Of The Tide (1983)
Dès les premières notes de ce titres, on entend d'où sort ce titre. Typiquement simple; comme tous les titres de BJH dans les 80s, il ressort nettement du reste de l'album. Le son a, lui aussi, très peu vieilli, et la progression est bien vue, bien que classique dans le genre. Reste la mélodie, au chant, qui fignole adéquatement ce titre.

2. Forever Yesterday
issu de l'album Caught In The Light (1993)
Il m'a été très difficile de trouver des titres de la période 1984-1993 qui puisse tenir la dragée haute au reste de la discographie. Je me suis fait violence car, au final, j'aurais presque pu choisir n'importe quel titre tant ils sont similaires les uns des autres dans cette période. Celui-ci a ce je-ne-sais-quoi de différents qui fait qu'on peut plus facilement le digérer.

3. Berlin
issu de l'album XII (1978)
Ce titre a probablement été le pied à l'étrier du succès de BJH en Allemagne (le pays qui les a le plus suivi). Son titre, évidemment, mais aussi l'engagement du groupe pour la réunification des deux blocs, par leurs concerts des deux côtés du mur. Un titre d'une réelle beauté.

4. Mocking Bird
issu de l'album Once Again (1971)
Le plus grand tube du groupe. Le seul, d'ailleurs, de l'époque Harvest, à être resté dans le répertoire du groupe jusqu'au bout. La version originale est très travaillée avec adjonction d'une partition symphonique pour étoffer la trame pop de ce titre.

5. Brother Thrush
single issu des bonus de Barclay James Harvest (1970)
Au même titre que Taking Some Time On, Brother Thrush est un très bon titre des débuts qui, même s'il a un peu plus vieilli que l'autre reste assez propre et agréable à écouter.

6. Moonwater (Poco Adagio)
issu de l'album Baby James Harvest (1973)
Titre qui clos à merveille l'album Baby James Harvest, qui est étonnamment honni des fans du groupe (je n'y comprends rien, personnellement). À l'instar de Dark Now My Sky, ce titre présente une théâtralité hors pair.

7. For No One
issu de l'album Every One Is Everybody Else (1974)
Aucun lien avec le titre des Beatles, même si John Lees est un grand fan du groupe (il leur rendra d'ailleurs hommage, très maladroitement, sur le titre Titles, issu de l'album Time Honoured Ghosts). Le côté prog à la Pink Floyd y est à son paroxisme.

8. Ball And Chain
issu de l'album Once Again (1971)
Ball And Chain est un titre qui prend l'identité du groupe à contre-pied. Un son de guitare presque heavy, l'usage d'une voix moins polissée qu'à l'accoutumée. Malgré un des titres majeurs du groupe.

9. The Iron Maiden
issu de l'album Barclay James Harvest (1970)
Un titre qui ressemble presque à une comptine, ou à une berceuse, bien que le thème des textes soit moins anodin que l'air puisse laisser apparaître.

10. Sperratus
issu de l'album Eyes Of The Universe (1979)
Sperratus peut paraître un peu bancale à première vue avec son double faux-départ et notamment ses premières notes bien mielleuse. Néanmoins, quand ça démarre, l'esprit de Paper Wings n'est franchement pas loin.

11. River Of Dreams
issu de l'album River Of Dreams (1997)
Le dernier album en date à porter le nom seul de Barclay James Harvest est un sérieux retour en force. Pas au point de surpasser les albums de 1974-1977, certes, mais un soucis dans la composition et une régularité sur l'ensemble de l'album lui valent le mérite d'être au moins écouté une fois... Fort peut surprenant, le meilleur titre de l'album est éponyme.

12. Summer Soldier
issu de l'album Baby James Harvest (1973)
Le titre que je considèrerais comme le chef-d'oeuvre absolu du groupe, hymne antimilitariste orchestré de manière de maître. On n'est pas encore loin de penser à une parentée avec Supertramp dont le titre Fool's Overture (sorti 4 ans plus tard) utilise la même thématique et utilise des pistes son liées à la guerre, ainsi que Big Ben.

13. Crazy City
issu de l'album Every One Is Everybody Else (1974)
L'usage d'une guitare cracheuse donne, comme pour Ball And Chain, une sonorité atypique au groupe. Cependant, le titre est globalement acoustique, là aussi assez inhabituel au groupe qui n'en est pas coutumier.

14. Child Of Man
face B issue dans les bonus de l'album Baby James Harvest (1973)
Voici un titre qui aurait du sortir 2 ou trois ans plus tôt, ne serait-ce que pour le son et la production utilisé. Sûr qu'à l'époque où il est sorti, il devait déjà sonner un peu dépassé. Il s'agit pourtant d'un très bon titre à rythmique différencié entre les couplets et les refrains, ce qui en fait tout son intérêt.

15. Suicide
issu de l'album Octoberon (1976)
Quoi de mieux pour finir cette compilation que ce titre issu d'Octoberon ? Si les détracteurs du groupe tendent à dire que leur musique irait jusqu'à les pousser au suicide, l'atmosphère de ce titre et l'interprétation n'a rien à rougir de ce genre de critique. Un titre au demeurant très planant et très réussi qui permet, donc, à cette compilation, de se terminer en douceur.




LES ALBUMS

LES TOPS

EN STUDIO

1. Once Again (1971) - 4,5/5
2. Baby James Harvest (1973) - 3,5/5
3. Everyone Is Everybody Else (1974) - 3,5/5
4. Barclay James Harvest (1970) - 3,5/5
5. Octoberon (1976) - 3,5/5
6. And Other Short Stories (1972) - 3,0/5
7. Time Honoured Ghosts (1975) - 3,0/5
8. XII (1978) - 3,0/5
9. Gone To Earth (1977) - 2,5/5
10. Victims Of Circumstances (1984) - 2,5/5
11. River Of Dreams (1997) - 2,5/5
12. Turn Of The Tide (1981) - 2,5/5
13. Ring Of Changes (1983) - 2,5/5
14. Eyes Of The Universe (1979) - 2,0/5
15. Caught In The Light (1993) - 2,0/5
16. Face To Face (1987) - 1,5/5
17. Welcome To The Show (1990) - 1,5/5


EN LIVE

1. Live (1974) - 5,0/5
2. Live At The BBC 1972 (2002) - 4,0/5
3.  Live Tapes (1978) - 4,0/5
4. After The Day, Radio Broadcasts 1974-1976 (2008) - 3,5/5
5. 25th Anniversary Concert, Live At The Town & Country Club, London 1992 (2012) - 3,5/5
6. Berlin, A Concert For The People (1981) - 3,5/5
7. Glasnost (1988) - 2,5/5


CETTE COMPILATION N'ÉTANT PAS OFFICIELLE VOUS POUVEZ NÉANMOINS ACHETER (SI VOUS VOULEZ EN RESTER À UNE COMPIL') :

The Harvest Years : Problèmes de droits obligent, vous ne trouverez pas de compilation du groupe sur l'ensemble de leur carrière, à l'exception du coffret 5CD All Is Safely Gathered In (2005). Un choix doit donc être fait entre une compilation EMI/Harvest et une compilation Polydor. Indiscutablement (de mon point de vue) le choix se porte évidemment sur la première époque. Le choix est alors mince. Fort heureusement, la sélection est proche du parfait et prend même en compte des titres hors albums que nous trouvons sur des albums comme Early Morning Onwards ou les trois volets Best Of (1, 2 et 3)sortis à la fin des années 70.


EN ÉCOUTE
ATTENTION : Le titre River Of Dreams n'étant pas disponible à l'écoute, il n'apparaît pas dans la sélection ci-dessous.